mai 18, 2024

GABON – Début du dialogue national après un report et de multiples polémiques

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Au Gabon, le dialogue national débute officiellement ses travaux ce lundi 8 avril. Jusqu’au 30 avril, 600 participants, politiques, religieux, militaires et membres de la société civile sont au stade de l’Amitié pour ébaucher le Gabon de demain. Sept mois après le coup d’État militaire, la concertation doit aboutir à de profondes réformes institutionnelles, politiques, économiques et sociales dans le pays. Depuis ce lundi, les commissions sont donc au travail.

Trois grandes commissions ont été créées pour ce dialogue national : politique, économique, sociale. À l’intérieur, 12 sous-commissions en tout, et les 600 panélistes répartis dans ces groupes. Cette prise d’activité, après son ouverture solennelle, intervient alors que de nouvelles polémiques sont apparues ces derniers jours, puisque beaucoup de gens voulaient s’inscrire dans les groupes chargés des questions politiques. Au final, le ministère de la Réforme des institutions, qui l’organise, a dû rééquilibrer les groupes : tout le monde ne se retrouve pas forcément dans la sous-commission de son choix, ce qui a fait grincer des dents. « C’est un dialogue national, pas politique. Les partis sont qualifiés pour discuter de tous les sujets, notamment économiques et sociaux. Et sur les questions institutionnelles, tous les citoyens ont le droit de participer au débat », a rétorqué un membre du bureau du dialogue.

Les 600 commissaires vont pouvoir déposer des remarques par écrit, pour éviter une cacophonie. Cela notamment s’ils veulent modifier le règlement intérieur, les termes de référence ou la méthodologie de travail… Des éléments cruciaux qui vont guider les débats jusqu’à la fin du mois. La journée va permettre aussi l’examen de la grande consultation organisée auprès des Gabonais jusqu’en février : 38 000 contributions avaient été recueillies. Elles seront examinées, puis à terme, un diagnostic de la situation du pays doit être posé. Le tout avant de proposer des solutions de réformes et des résolutions : on attend qu’elles soient finalement traduites en textes de loi par le président Brice Oligui Nguema.

Un groupe d’une quarantaine de partis, réunis au sein d’un comité de veille de la coalition pour un véritable dialogue inclusif, sont montés au créneau. Au cours d’une conférence de presse, les représentants de ces partis ont dénoncé l’accaparement de tous les rôles par le comité d’organisation et regretté l’affectation de force de leurs représentants au dialogue dans des commissions dont ils n’ont pas forcément la compétence. Les explications de Thierry d’Argendieu Kombila, président de ce comité, au micro de notre correspondant à Libreville, Yves Laurent Goma. « Il s’agit là d’une manœuvre habile, visant à isoler les membres issus des partis politiques, dans la mesure où, lorsque vous regardez par exemple la commission politique, qui est chargée quand même de la réforme des institutions, les partis politiques se plaignent de ne pas être représentés dans cette commission et ventilés dans des commissions dont beaucoup n’ont pas la compétence. »

Source : RFI

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