octobre 22, 2024

GUINÉE – Procès du massacre du 28 Septembre en Guinée : le délibéré fixé au 31 juillet prochain

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The eleven accused stand as the session starts inside the new courthouse in Conakry on September 28, 2022 during the opening of the trial for the massacre of 156 people in September 2009. - The trial of former Guinean dictator Moussa Dadis Camara and other former officials over the September 28, 2009 stadium massacre opened on September 28, 2022, in the capital Conakry, an AFP correspondent reported. (Photo by CELLOU BINANI / AFP)

Le tribunal jugeant douze anciens responsables militaires et gouvernementaux au procès des massacres du 28 septembre 2009 en Guinée – au moins 156 personnes tuées et 109 femmes violées – a mis ce 26 juin 2024 son jugement en délibéré au 31 juillet prochain. Une phase marquante dans un procès historique entamé le 28 septembre 2022.

Les plaidoiries dans le procès des massacres du 28 septembre 2009 en Guinée ont pris fin ce 26 juin 2024 devant le tribunal criminel de Conakry. Ce sont les avocats de la défense qui ont été les derniers à intervenir durant ce procès fleuve où une dizaine d’officiers sont jugés pour leur implication présumée dans la mort d’au moins 156 personnes, tuées, par balle, au couteau, à la machette ou à la baïonnette. Des centaines avaient aussi été blessées dans la répression d’un rassemblement de l’opposition dans un stade de Conakry et ses environs, selon le rapport d’une commission d’enquête internationale mandatée par l’ONU. Au moins 109 femmes avaient été violées.

Les avocats du capitaine Moussa Dadis Camara, président de la junte (2008-2010) au moment de la commission de ce massacre, et du commandant Aboubacar Sidiki Diakité alias Toumba – ex-aide de camp de Dadis Camara –, deux des accusés les plus célèbres, ont eu le dernier mot. Mais quelle leçon ont-ils tiré de ces 18 mois de procès ? Maître Jean-Baptiste Jocamey Haba, avocat de Dadis Camara, souligne : « Déjà, la capacité des autorités judiciaires à pouvoir organiser et conduire un tel procès. L’autre leçon, c’est qu’aucune personne, quelle que soit désormais sa position dans la sphère étatique, ne peut se voir à l’abri d’une quelconque poursuite ou d’un quelconque jugement. »

Selon Maître Jocamey Haba, ce procès en cours est une belle illustration de la fin de l’impunité en Guinée : « L’exemple probant, c’est bien le président Moussa Dadis Camara. Il faut donc que les autorités actuelles et ceux qui viennent comprennent qu’ils ne seront jamais eux-mêmes à l’abri, et qu’ils doivent poser des actes qui aillent pour le bien de la population et dans le respect strict de nos lois. »
Maître Lancinet Sylla, avocat de Toumba Diakité, abonde dans le même sens : « Ce procès permet de nous dire que, désormais, la chaîne de l’impunité, qui a caractérisé des crimes commis depuis notre indépendance, est rompue, et que, désormais, nul n’est au-dessus de la loi et que, quel que soit son statut, la justice finira par le rattraper, peu importe le temps. »

Les avocats de Dadis Camara et Toumba Diakité ont demandé l’acquittement

Les deux avocats ont, chacun dans leurs plaidoiries, demandé l’acquittement de leurs clients Moussa Dadis Camara et Toumba Diakité qu’ils considèrent comme innocents. Le jugement a été mis en délibéré au 31 juillet prochain. Pour rappel, le procureur avait requis fin mai la réclusion criminelle à perpétuité contre Moussa Dadis Camara et six autres accusés, ainsi que la requalification des faits en crimes contre l’humanité.

RFI

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