octobre 22, 2024

BURKINA FASO – Le pays à nouveau en tête des crises les plus négligées

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En 2023, cinq pays d’Afrique sont désignés parmi les « crises les plus négligées » selon un rapport publié par le Conseil norvégien des réfugiés (NRC).

Pour la deuxième année consécutive, le Burkina Faso est désigné comme « la crise de déplacement la plus négligée au monde » par le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC). Dans un rapport publié le 3 juin 2024, le NRC souligne que la normalisation de l’inaction aggrave les besoins et plonge les populations dans un désespoir toujours plus profond.

Trois critères pris en compte

Cette liste annuelle se base sur trois critères : le manque de financement humanitaire, le manque de couverture médiatique et l’absence d’initiatives politiques et diplomatiques internationales. Le Cameroun, la République démocratique du Congo (RDC), le Mali et le Niger complètent ce classement, marquant ainsi pour la première fois la présence des trois pays du Sahel central dans le top cinq.
« L’abandon des personnes déplacées est devenu la norme, déclare Jan Egeland, secrétaire général du NRC. Les élites politiques et militaires locales ignorent les souffrances qu’elles causent, et le monde ne réagit ni ne se sent obligé d’agir face à ces histoires de désespoir et à des statistiques records. Nous avons besoin d’un sursaut global de solidarité et d’un recentrage sur les besoins les plus urgents. »

La crise au Burkina Faso, qui s’est encore aggravée depuis l’année dernière, illustre bien cette négligence. En 2023, la violence a atteint un nouveau pic, causant plus de morts et forçant davantage de civils à fuir que n’importe quelle année depuis le début du conflit en 2019. Jusqu’à deux millions de personnes sont prises au piège dans 39 villes assiégées, coupées de toute aide.

Un fossé entre les appels humanitaires et les fonds réellement reçus

Le rapport du NRC indique que le déficit entre les appels humanitaires et les fonds réellement reçus a atteint 32 milliards de dollars en 2023, soit 10 milliards de plus qu’en 2022. Ce déficit a laissé 57 % des besoins insatisfaits. Pourtant, le comblement de cet écart est loin d’être impossible. Si les cinq entreprises les plus rentables du monde consacraient seulement 5 % de leurs profits de 2023, le financement pourrait être rétabli en un instant.

« Nous avons urgemment besoin d’investissements pour les crises les plus négligées. Ces investissements doivent inclure des initiatives diplomatiques pour amener les parties en conflit à la table des négociations, ainsi que des financements proportionnels aux besoins des pays donateurs, ajoute Jan Egeland. Il est crucial que les économies ne contribuant pas à leur juste part de solidarité mondiale se mobilisent. »

Le Honduras en 6e position

L’Amérique centrale n’est pas épargnée puisque le Honduras figure également sur cette liste en 6e position. Confronté à une explosion de violences, au crime organisé et à la présence de gangs, le Honduras est plongé dans une crise humanitaire sévère. Les gangs exercent en effet une emprise brutale sur les communautés, forçant des milliers de personnes à fuir leurs foyers.

Source : Ouest-France.fr

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